Il est
probable qu’un humain, fatigué de faire avancer son radeau avec les
mains, s’est un jour muni d’un bâton pour se propulser en l’appuyant sur
le fond. À l’usage, il a remarqué qu’il pouvait aussi l’utiliser en eau
profonde, mais que les bâtons plats étaient plus efficaces. D’autres
ont perfectionné le modèle en fonction de leur environnement, mais le
principe est resté et demeure. En effet, même s’il est peu connu et de
moins en moins pratiqué, l’usage de la perche a pendant longtemps permis demonter et descendre des rivières. Au Québec, c’est surtout en
Gaspésie que cette technique est encore utilisée, la morphologie des
rivières (peu profondes et avec une pente constante) se prêtant bien à
cette technique. Les Cris et les Montagnais utilisent encore un aviron,
long et étroit, qu’ils utilisent comme une perche ou un aviron selon la
profondeur de l’eau et le sens de déplacement (montée ou descente).
Pagaie, aviron, rame : c’est la pagaille !
Comme
toute chose, la terminologie évolue. Essayons d’y voir clair. La pagaie
est le moyen de propulsion utilisé depuis toujours en kayak. Quand les
Européens se sont intéressés à ce moyen de locomotion, ils ont nommé
pagaie tout ce qui correspondait à «une rame légère et courte», que ce
soit en kayak, canot ou pirogue.
Ici, on utilisait le terme aviron comme en fait foi la célèbre chanson des voyageurs d'antan « C'est l'aviron qui nous mène... ». Aujourd’hui, avec la montée en popularité des sports d’eau vive (canot, kayak, raft), le terme pagaie est de plus en plus utilisé, l’aviron désignant plus particulièrement une pagaie en bois utilisée principalement pour le canotage en eau calme.
La rame est associée à la chaloupe à laquelle elle est fixée à l’aide d’un tolet.
Texte tiré de Canot camping et kayak de mer au Québec.